Arrête de faire la gueule Isa !
PRÉSENTATION
Yseult Renard fut l’une des premières clientes chez Cinemads et nous sommes heureux d’avoir pu accompagner son court métrage « Arrête de faire la gueule Isa ! » qui a aujourd’hui 20 sélections et 4 prix en France et à l’international.
L’histoire parle d’une jeune fille qui est atteint d’une maladie rare et peu connue qui fait perdre les dents.
Inspiré de la vie de la réalisatrice, Yseult nous montre l’angoisse et la peur qu’un handicap peut créer chez une jeune lycéenne en mélangeant plusieurs styles comme l’horreur, le fantastique et le teen movie.
Pour pouvoir faire ce court métrage, Yseult a pitché son projet au festival Génération Court et fut l’une des 5 sélectionnés pour un accompagnement professionnel.
Durant 6 mois, le festival va l’accompagner au niveau de l’écriture, mais aussi au casting et au tournage.
« Arrête de faire la gueule Isa » + interview d’Yseult Renard
INTERVIEW
Bonjour Yseult, peux-tu te présenter ainsi que ton film ?
Je m’appelle Yseult Renard, j’ai 26 ans, je suis scénariste et réalisatrice du court métrage que j’ai fait il y a deux ans maintenant qui s’intitule « Arrête de faire la gueule Isa ! »
Isa est une jeune fille de 16 ans qui a une maladie dentaire incurable qui lui fait perdre ses dents. À travers ses regards et celles des autres comment va-t-elle faire pour commencer à sourire à la vie.
On peut dire que c’est une comédie dramatique, mais il y a également du fantastique, un peu d’horreur donc c’est un peu compliqué pour catégoriser, mais j’aime bien jouer avec les genres.
C’est surtout un teen movie, ça se passe dans un lycée avec des très jeunes comédiens, pour la plupart, c’était leurs premiers tournages.
Peux-tu nous expliquer l’origine de ton projet ?
J’ai pitché ce projet il y a deux ans au festival Génération Court et j’ai fait partie des cinq projets sélectionnés.
Pendant 6 mois, nous avons été accompagnés pour faire ce court métrage dans des conditions professionnel.
Nous n’avons pas été produit, mais nous étions accompagnés dans l’écriture, dans la réalisation, mais surtout diffusé au festival Génération Court.
C’est un court métrage autobiographique.
J’ai remarqué que quand on est scénariste et réalisatrice ou réalisateur, on a tendance à se cacher derrière la caméra et on ne parle pas trop de soi. C’était la première fois que je parlais de mon histoire, à savoir la perte de dents, que j’ai vécu plus jeune avec une maladie très rare qui fait qu’on a les dents très fiables.
J’avais envie de sensibiliser sur le sujet et même au-delà de ça, de proposer un film frais et jeune sur le regard des autres, sur les complexes des adolescents. Surtout que le sourire à cette période de la vie est très important.
Quand on sourit, c’est un témoin de notre bonne humeur et de notre joie.
Au-delà de parler de quelque chose de personnel, je voulais que le film plaise sans connaitre les maladies dentaires. Je pense que nous avons tous eu des complexes à notre adolescence et de voir que ce n’est pas une fatalité.
Je voulais faire un film qui porte sur l’espoir et la joie. Qu’on se dise « ok, c’est un période un peu nul » mais quand on est bien entouré et que l’on a des bons amis, tout cela passe.
Est-ce que tu peux nous parler des sélections en festivals ?
J’ai commencé à le distribuer sur des plateformes, ça centralise plusieurs festivals et on envoie le film via des timbres numériques.
J’ai rencontré Gauvain de Cinemads qui avait commencé à lancer son dispositif de distribution de court métrage. J’ai fait partie des premiers films qu’il a distribués.
J’ai eu de sélections et de prix grâce à lui.
Et ensuite, j’ai un distributeur italien qui a distribué aussi mon film.
Donc toute la partie France, Italie, ce n’est pas moi qui m’en ai chargé, c’est Cinemads et mon distributeur italien.
Tous les autres pays où j’ai eu des sélections, c’est moi qui m’en suis occupé.
Peux-tu nous parler de tes meilleurs souvenirs de tournage et les problématiques lors de la production du film ?
Tout le questionnement était de savoir comment on fait pour simuler des pertes de dents ?
C’est compliqué de le faire en post prod donc on s’était dit qu’on allait tester avec du verni noir sauf que les dents ça brille donc ça ne marchait pas.
Mon monteur d’effets spéciaux a tout fait en post prod donc c’est très long, image par image.
Jusqu’à la version définitive du montage, je me demandais si ça allait être crédible.
Ça, c’était le problème principal.
L’autre challenge, c’était mon actrice principale qui ne connaissait pas du tout ce problème dentaire. Il fallait lui expliquer et lui retranscrire au maximum ce que j’ai vécu pendant cette période-là.
Le meilleur souvenir, c’est par rapport à l’actrice qui joue la meilleure amie du personnage principal qui est ma meilleure amie dans la vie.
On me complimente souvent sur le jeu des comédiens, dont plusieurs ont eu des prix. Sur mes 4 prix, 2 sont pour les comédiens donc je suis très contente.
Est-ce que tu peux nous raconter une anecdote sur le film ?
Il y a une anecdote que j’aime bien raconter parce que c’est une scène qui met profondément mal alaise les gens. C’est la scène ou Isa à toutes ces dents dans la pomme.
Pour la petite anecdote, ce sont des vraies dents, que j’ai récupéré j’ai mon dentiste.
Des conseils pour des jeunes réals ?
Mon conseil, c’est d’oser de participer à des appels à projets, au pire on n’est pas pris.
Mais aussi de se donner un cadre, moi je travaille toujours avec des dates butoir. Avec des bourses d’écriture, le Nikon film festival ou les 48 h projects, ça permet d’être créatif et d’avoir des contraintes.
Moi j’ai pu faire ce film, qui me tenait à cœur depuis longtemps, parce que j’avais que 6 mois pour le faire.
Deux mois d’écriture, 2 mois de prépa, 3 jours de tournages et après que de la post prod, donc j’avais des dates précises pour le faire.
Et je rajouterai de faire des films avec le cœur.
Si on veut faire des films pour percer ou correspondre à une mouvance, mode du moment. On va juste devenir frustré si le film ne marche.
Moi j’ai fait ce film sans penser qu’il allait marcher, je l’ai fait pour moi parce que j’avais envie de parler de ce sujet. J’ai tourné avec une équipe que j’ai l’habitude de tourner, que j’aime.
Donc je me suis dit au pire, même si le film n’est pas bon, ne fonctionne pas en festival, ce n’est pas grave je ne regretterai rien.
Autant avoir une idée simple, la développer à fond avec des personnages intéressant, des propos qui nous tiennent à cœur et le film sera bien.
On veut toujours faire compliquer parce qu’on se dit « ma première œuvre, c’est celle qui me définit, celle qui me ressemble ».
Faites juste un film parce que vous avez envie de le faire.
Ça sert à rien de partir dans des concepts compliqué, c’est une fausse idée pour les premiers films.